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jeudi 5 janvier 2012

El Pessebre Vivent de Corbera de Llobrega - La crèche vivante




Pour la deuxième fois les Amis du Pays Catalan nous ont amenés à Corbera de Llobregat en Espagne pour voir la crèche vivante. Cette année a été la 50ième représentation de ce spectacle qui attire chaque année des milliers de visiteurs. Les crèches vivantes sont une tradition catalane qui s'enrichit d'année en année.
Il est intéressant de voir que le pessebre est devenu une vraie valeur touristique, une carte qu'avancent tous les offices du tourisme en période de fêtes de fin d'année. Ainsi vient on, dans certains villages, seulement pour leur crèche vivante. Et chacune a son charme bien particulier, ses codes bien définis. Combien en existe-il dans toute la Catalogne ? Impossible de savoir vraiment. Les sites spécialisés en répertorient une trentaine au sud. Au nord, on retiendra avant tout le pessebre de Jordi Barre. Il y a donc les petits pessebres mis en scène dans de petites églises, les petites salles des fêtes. Puis il y a les grands, les spectaculaires, ceux pour lesquels des villages entiers se mobilisent comme Bascara et Corbera de Llobregat.

Le créateur du pessebre de Corbera de Llobregat
La Penya del Corb, un ensemble de rochers rouges qui surplombent Corbera de Llobregat (Baix Llobregat) est, depuis cinquante ans la scène de ce qui est considéré comme la première crèche vivante de Catalogne. L’origine de cette célébration est à chercher dans une autre fête populaire. Les succès rencontrés par les carrosses présents lors des cavalcades des fêtes de la Mercè de Barcelone par l’association Amics de Corbera ont amené ses membres à élargir leurs activités culturelles. C’est ainsi qu’est née la Crèche Vivante de Corbera de Llobregat dont la première représentation remonte au 24 décembre 1962. Depuis cette date, il n’y a pas eu une année sans représentation entre le premier samedi de décembre et le deuxième dimanche de janvier.

Même si une crèche vivante avait déjà été mise en scène à Engordany (Andorre) en 1956, où le public était assis parterre devant la scène où jouaient les acteurs, celle de Corbera avait un truc en plus : le public circulait sur les chemins de la crèche se mêlant aux personnages vivants, guidé par une narration en langue catalane diffusée par hauts parleurs du texte évangélique et enrichie de commentaires en prose et poésie populaire. Les quelque 200 acteurs, vêtus selon la coutume hébraïque et catalane, jouent pour les visiteurs différentes scènes : L’Annonce de l’Archange à la Vierge, les Bergers, les Lavandières, la Naissance dans la Grotte, l’Annonce de l’Archange aux Bergers, l’Adoration, les Rois, la Fuite en Égypte, la vie de famille à Nazareth et, pour finir, le parcours, les scènes typiques catalanes de maisons où on exerce des métiers disparus aujourd’hui, où l’on chante des chants de Noël et on fait ‘cagar el tió’ [chier la bûche]* devant la traditionnelle crèche moussue. Cette particularité a attiré plus de 800.000 personnes sur près de cinquante ans au cours desquelles ont été données plus de 1.500 représentations. De plus, la crèche vivante est toujours différente, elle évolue chaque saison en incorporant de nouvelles scènes, constructions ou personnages.


L’Annonce de l’Archange à la Vierge

L’Anunciació de l’àngel a Maria
“Al sisè mes, Déu envià l’àngel Gabriel a un poble de Galilea anomenat Natzaret, per   dur un missatge a una noia, promesa amb un descendent de David, que es deia Josep, i  el nom de la noia era Maria.”








Les Bergers





Les Lavandières

La naissance de Jésus 

El naixement 
 “Mentre eren allà es van complir els dies i va néixer el seu Fill, el Primogènit. Ella l’embolcallà i el posà en una menjadora, perquè no havien trobat lloc a l’hostal”.
“S’aparegué un àngel del Senyor als pastors de l’encontrada i la glòria del Senyor els va envoltar amb la seva llum, i es van espantar molt...” 

L'annonce de l'archange aux bergers

L’adoració
“Bona nit pastors, bona nit,
bon camí, bona petjada.
Porteu la pau en el cor,
la serena a la mirada.
Sentiu al pit la frescor d’una albada
i al respir tot l’aroma d’esperances.
Bona nit pastors, bona nit.”  

Les Bergers se rendent à la crèche





Caganer
Cette dernière photo de mon reportage ne devait pas se trouver ici. A la fin du parcours du pessebre j'ai vu en effet cette scène d'un paysan travaillant dans les champs qui à un moment donné se cache (bien visiblement) derrière un arbre, baisse son pantalon, et fait sa "grosse commission". J'ai été tellement étonnée de cette scène que je n'ai même pas pris de photo du paysan en pleine action. Je n'ai rien compris de cette scène et je l'ai trouvée très déplacée dans cette crèche vivante.
En préparant le texte pour mon blog j'ai fait des recherches sur internet et je suis tombée heureusement sur l'explication de cette scène qui est bel et bien une tradition catalane et la photo mérite sa place ici. Dommage que je n'aie pas pris le caganer (le chieur) en pleine action! Voici l'explication que j'ai trouvée sur internet. Je suis ravie d'avoir appris encore quelque chose sur la culture catalane.


Les catalans ont ajouté un personnage que l'on ne trouve dans aucune autre crèche de la planète. En plus de Marie, Joseph et Jésus, les bergers et tous les autres santons traditionnels, les catalans ont un autre personnage pittoresque appelé Caganer. Ce petit personnage est souvent placé dans un coin à moitié caché. Il y a une bonne raison qui explique qu'il soit mis en arrière-plan. Le mot Caganer peut être en effet traduit littéralement en « Chieur », et c'est exactement ce que le santon est en train de faire : déféquer !

Les raisons qui pourraient expliquer que l'on retrouve dans la crèche un personnage en train de se vider les boyaux pourraient être les suivantes :
  • le Chieur, en produisant des excréments, fertilise de la terre. Il peut donc être considéré comme un symbole de prospérité et de chance pour l'année à venir,
  • une autre raison serait celle de montrer l'humilité de la naissance du Christ, événement en soi surprenant


* Le Tio de Nadal (Bûche de Noël) est une tradition de Noël très répandue en Catalogne

À l'origine il s'agissait d'un morceau de tronc du foyer, et son cadeau était la chaleur qu'il apportait à la maison. De nos jours, c'est un tronc creux d'environ 0,3 mètres de longueur, debout sur deux ou quatre petites jambes en bois, avec un grand sourire dessiné sur une extrémité et souvent un petit nez en bois, le tout étant surmonté d'une barretina (le bonnet catalan) miniature.
On donne au tió un peu à « manger » chaque nuit, le recouvrant ensuite avec un drap rouge pour qu'il n'ait pas froid.
Le jour de Noël (ou la veille, selon la tradition familiale), on met le tió à moitié dans le foyer et on lui commande de « chier ». Ensuite, pour le faire chier (ce qui est bien le terme que l'on emploie)on le bat avec des bâtons en chantant des chansons.
Le tió donne des objets de petite taille, généralement des bonbons, des noix et des tourons. Dépendant de la région, il peut aussi donner des figues sèches. Quand il n'a plus rien à chier, il donne un hareng salé, une gousse d'ail, un oignon, ou il « pisse ». Ce que le tió donne est un cadeau à partager entre tout le monde.
Je me suis rappelé aussitôt que j'ai vu un jour pendant les fêtes de Noël chez ma belle soeur catalane un tio de Nadal.

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