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samedi 26 octobre 2019

Potaje de ma belle-mère

Ma belle-mère à 90 ans aux fourneaux
Ma belle-mère sait très bien cuisiner et il y a quelques mois je lui avais demandé si elle pouvait me transcrire ses recettes de cuisine pied noir, car je voudrais les perpétuer. Avec sa soeur Françoise elle s'y est mis un après midi et elles m'ont donné une dizaine de recettes. Je crois qu'elles n'étaient pas toujours d'accord sur la préparation des recettes, mais c'est ça le côté créatif de la cuisine, chacune a adapté les recettes de famille à son goût, mais la base reste identique.

Plus jeune ma belle-mère invitait toute la famille quand elle préparait un de ses plats familiaux. Les petits enfants ont souvent appelé les plats à leur façon. Mélanie qui adorait les nouilles aux poivrons, avait l'habitude de demander que sa grand-mère lui prépare les "nouilles marron". Et la recette s'appelle maintenant dans la famille : Les nouilles marron de Mélanie. Manou, le mari de tata Françoise,  cuisinait très bien aussi et avait sa recette de petits pois. Mes enfants ont appelé ce plat "Les petits pois de tonton Mammouth." Ne me demandez pas pourquoi Manou s'est transformé en Mammouth! C'est vrai qu'il y avait à l'époque le supermarché Mammouth pas loin d'ici, mais je ne vois pas trop le lien avec l'oncle Manou. Il faudra que j'interroge mes enfants à ce sujet. 

Les 2 feuilles A4 avec les recettes en mains, je cherchais quelle recette j'allais préparer en premier. J'avais parlé à ma sœur en Hollande des recettes de ma belle mère et elle m'a suggéré une excellente idée : "Tu devrais lui demander de préparer les recettes devant toi, puis tu prends des photos, et voilà !" L'idée a suivi son cours et petit à petit a mûri mon projet de créer un livre de cuisine avec les recettes de famille. Avec dix recettes je n'irai pas loin, mais j'espère bien en dénicher davantage.

Avec ma sœur j'ai fait deux stages de cuisine à Marrakech au Maroc. J'avais fait des photos lors des stages et ma sœur m'a fait la surprise de créer et éditer un magnifique livre de cuisine sur internet. Je m'inspirerai de son modèle :





















A l'occasion du repas du 90ième anniversaire de Mamika - c'est le petit nom que les petits enfants lui ont donné et que ses trois belles-filles ont adopté par la suite -  j'ai commencé à aborder le projet sur la pointe des pieds, sans tout dévoiler. Je lui ai parlé de ses recettes, comment les préparer, ce serait bien que vous me montreriez comment faire, et si je venais chez vous et on les prépare ensemble, je prendrai des photos ... Mais dans le brouhaha du restaurant elle n'avait pas bien saisi ma demande. 

Le soir même après le repas au restaurant elle m'a téléphoné : "explique-moi, qu'est ce que tu m'as demandé au juste à midi, je n'ai pas trop bien compris." Alors dans le calme je lui ai raconté que j'aimerais perpétuer les recettes de famille et que j'aimerais qu'elle m'apprenne à les cuisiner. Elle était d'accord, mais au lieu de faire la cuisine chez elle, elle préférait venir chez moi : "toi tu as un lave vaisselle".

Et c'est ainsi que la première session s'est déroulée chez moi et Mamika y a pris goût. Elle m'avait donné la liste des courses à faire pour réaliser la première recette : le potaje (le j se prononce avec un raclement de la gorge comme la jota espagnole). Il existe des dizaines de versions de cette recette qui ressemble d'ailleurs beaucoup à l'ouillade catalane, sauf que dans la recette pied noir je n'ai jamais vu l'utilisation du sagi (graisse de porc rance).

Alors nous nous sommes mises ensemble à éplucher les légumes, Mamika a été le chef d'orchestre avec ses conseils précieux : "Il faut toujours cuire le chou à part, sinon il donne un mauvais goût au potaje".

Alors voici sa fameuse recette du potaje :

Les ingrédients du potaje
Ingrédients:

de la viande de porc au choix : ici plats de côte, sinon jarret de porc, échine...
3 carottes
3 pommes de terre
1/2 chou vert
3 navets
1/2 tranche de potiron
une poignée de haricots verts
3 feuilles de blettes
400 g de pois chiches cuites*
500 g de haricots blancs cuits*
une poignée de pâtes
3 boudins à l'oignon
sel et poivre
1 paquet de Spigol
1 cube bouillon de boeuf
poivre de cayenne
1 piment rouge
*On peut bien sûr utiliser des pois chiches et haricots blancs secs. Dans ce cas il faut les mettre à tremper la veille et tenir compte de leur temps de cuisson.

Les quantités sont approximatives et selon le goût de chacun. Pour ceux qui aiment le piquant on peut ajouter du piment de cayenne ou du piment rouge frais. Mieux vaut le servir à part à table. Personnellement j'aime bien ajouter dans mon assiette un piment rouge coupé en rondelles.


Préparation:


On commence par préparer le bouillon avec les plats de côte de porc et de l'eau. 
Plats de côtes de porc pour faire le bouillon

Entre-temps laver et éplucher les légumes. Couper les légumes en morceaux pas trop petits. Laisser les haricots verts entiers.
Enlever les feuilles extérieures du chou, le couper en morceaux et faire cuire  séparément dans une autre casserole.
Cuire le chou séparément
Au bout de 30 minutes environ ajouter les légumes au bouillon à commencer par ceux qui sont le plus longs à cuire : d'abord les carottes, puis les pommes de terre, navets et les haricots verts.

A mi-cuisson ajouter le reste des légumes : les blettes et la courge. Saler, poivrer, ajouter le cube de bouillon et le Spigol.
En dernier ajouter le chou, les pois chiches, les haricots blancs, les pâtes et le boudin. Laisser 5 minutes pour bien chauffer le tout et servir.


Dresser dans la soupière !
Le potaje de Mamika. Bon appétit !
 Bientôt les Nouilles marron de Mélanie!

20 commentaires:

  1. Wat geweldig leuk. En je schoonmoeder staat zo mooi kaarsrecht in de keuken. 90 jaar! Ik teken ervoor, zeggen ze dan.

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  2. Je peux dire que cette recette m'a régalée toute mon enfance, je me sens presque intimidée à l'idée d'essayer de la refaire car ce serait un sacrilège de la rater!

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    1. Bonjour Sabine,

      On ne peut pas rater le potaje ! Et chacun le fait à sa façon. Cela va comme ça avec les recettes de famille, chacun l'adapte à son goût. Moi je l'aime un peu plus relevé comme mon beau père d'ailleurs qui avait l'habitude d'ajouter un petit piment dans son assiette.

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    2. Lancez vous vous en serait plus fier

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  3. Bonjour Clémentine,
    Il a l'air bon votre potaje. Malheureusement les jeunes n'ont plus le temps de préparer ce genre de plats. Dommage!
    Lise

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    1. Oui cette recette de ma belle-mère est très bonne. En plus le lendemain c'est encore meilleur ! Ici en Catalogne on préparer un repas qui y ressemble beaucoup, c'est l'ouillade.

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  4. Ma mère mettait du riz à la place des pâtes et pas de haricots verts ni de chou mais beaucoup de blettes (normal on est à Nice) moi je rajoute des pommes de terre et je fais cuire les boudins plus longtemps et avec les restes on fait de la ropa sucia (linge sale) hmmmmm Merci merci Clémentine

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    1. Chez moi on ne disait" ropa sucia " mais ropa viéra (vieux linge)



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    2. C'est joli ces différentes traditions par famille

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  5. Bonjour pour le spigol faut il mettre le paquet entier svp?

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    1. Oui il faut ajouter le paquet entier, c'est surtout pour la couleur. A part cela ce n'est pas piquant, donc cela ne change pas grand'chose au goût.

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  6. Bonjour Clémentine, je mange régulièrement ce plat délicieux préparé amoureusement par ma mère pied noir. Elle ajoute un gros talon de jambon cru pour lui donner plus de goût. Merci pour votre blog

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    1. Merci Véronique, oui c'est une bonne idée d'ajouter un talon de jambon. J'adore ce plat.

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  7. un très bon potage à l'ancienne, superbe recette
    merci à Belle-maman
    et à toi Clem' pour ce partage
    bisous et bon dimanche

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  8. Délicieux repas de mon enfance à Oran, préparé par ma grand-mère. Perpétué par ma mère depuis le retour en métropole.

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  9. Merci, cette recette me replonge dans mon enfance. Je fais partie des derniers pieds-noirs, je suis née à côté d'Oran, à Sidi Bel Abbes, je fais la recette de ma grand-mère et de ma mère, avec de la courge et vert de blettes, une poignée de riz à la fin. On ne mettait pas de haricots verts ni de chou mais je pense que suivant les régions la recette est différente.
    Merci pour ce partage qui me fait remonter tant de souvenirs.

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    1. Cela me fait plaisir de l'entendre. Oui chaque famille avait sa recette je pense. Même entre ma belle-mère et sa sœur il y avait une différence entre leurs recettes.

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    2. Ah! le fameux potaje que ma grand mère nous préparait ! J'en ai l'eau à la bouche ! Il va falloir que je m'y mette sérieusement. Ma famille est oranaise et j'ai vécu à Sidi Bel Abbès jusqu'à l'indépendance de 1962. Merveilleux souvenirs de mon pays natal.

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    3. Merci Luciole de votre commentaire. Toutes les personnes qui ont réagi se rappellent de la cuisine de leur mère ou grand-mère. Il faudra faire revivre cette recette.

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